Peinture

“ Sur le fond illimité des tableaux, Texier trace des continents précis, subtilement disloqués, des lambeaux de rivages immaculés, lisses ou grenus, noirs ou sanguins. Cela s’allonge et flotte comme des courants calmes de couleurs ou dessine des agglomérats de matière rugueuse, volcanique (…)”

“(…)Toute l’œuvre de Richard Texier dévoile ce qui serait l’aventure de l’espace ouvert. Sa béance inépuisable. D’où la tentation immédiate de saisir un axe, de tenir un pôle, une direction, de mesurer l’immensité. Non pour la réduire, la calibrer dans le carcan du concept mais pour mieux la sentir, épouser sa majesté, épanouir l’émotion même d’une respiration sans limites.”

PATRICK GRAINVILLE

“ J’essaie, semble dire Texier, de trouver des métaphores pour dialoguer avec les forces du monde. Ni plus ni moins. Cela s’appelle l’art, un simulacre acharné à dire la vérité. Transcrire la sève, la respiration, le rythme, l’énergie. L’énergie, voilà le maître-mot. Une mise en mouvement, où tout peut se traduire. Si j’observe la trajectoire foisonnante de Texier, je me demande si ce n’est pas – profondément – ce contact continu et quasi charnel avec l’énergie qui lui a permis de transcender l’alternative paresseuse : ou bien rejeter la tradition, ou bien suivre des règles. Loin de toute approche linéaire, il privilégie sans répit une dynamique circulaire, procédant par cycles, spirales ou saisons mentales. L’idée même d’une logique chronologique lui semble inopérante pour dire au plus vif la polyphonie (la polyfolie) qui nous habite. Son œuvre tout entière, du reste, pourrait être considérée comme un procès poétique fait à la raison discursive en tant que fonctionnement ordinaire de l’esprit. “

ZENO BIANU - ArtPress Hors série